Traversée des USA en traction par la Route 66 .
- Du lundi 3 au lundi 31 juillet  2017 -

LORRAINE
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De New-York à Los-Angeles en Traction

3 juillet 2017, les six équipages du TAC (Tracbar Automobile Club) se retrouvent à New-York. Le projet consiste à traverser le pays jusqu’à Los-Angeles en suivant la Route 66 au plus près.
Avant de récupérer les autos nous passons trois jours à visiter la ville. Un tour en autobus découvrable nous plonge dans l’atmosphère de la mégapole.
Sur ces trois jours de visite nous n’échapperons pas aux incontournables : Time Square, le Flat Iron, L’Empire State Building, le Chrysler, la Trump Tower, la visite du Metropolitan Museum, le pont de Brooklyn, Ground Zero, et j’en oublie. Dans Central Park, un banc à côté du mémorial dédié à John Lennon nous sert d’alibi pour nous reposer un peu. Que de kilomètres parcourus, nos pieds n’en peuvent plus…. De nombreux visiteurs se pressent sur les lieux de mémoire. La statue de la Liberté se mérite, pour les amateurs l’attente est infinie, nous préférons prendre le ferry pour Staten Island. Il passe à proximité de la statue et nous offre une vue sur Manhattan et ses buildings.
6 juillet. Les Traction nous attendent dans une caverne d’Ali Baba. Ici on s’occupe de mettre en container des véhicules de collection qui partent partout sur la planète. Certains sont restaurés, d’autres à l’état d’épaves. Je suis comme un gosse dans un magasin de jouets. Ici une Mustang Shelby, là une Viper, des Jaguar, Mg, Une Corvette de 1960,
- Vendez-moi le hard top !
- Hélas non !!! Ici on ne fait que du transport…
Qui a bien pu acheter cette épave de XK 150 ? Le plancher a disparu, le moteur Jaguar a laissé la place à un Chevrolet… Bref un projet ambitieux pour un acheteur un peu fou…
Un dépôt du même genre s’offrira à nous à l’autre bout du pays. A ce jeu, les Etats- Unis se vident progressivement de leur patrimoine automobile. Combien de dépôts tels que ceux-là participent à la curée ?
Retour vers l’hôtel. Au passage une photo incontournable : les Traction avec, en arrière-plan les buildings de Manhattan. On devine aussi la silhouette du Queen Mary II.
Notre gentil organisateur voudrait aussi quelques photos des autos dans New-York. Pour nous ce sera une petite galère. Avant le départ la conduite d’essence a été remplacée ainsi que le filtre à essence qui est maintenant métallique. Malheureusement, avec la chaleur, le tuyau en caoutchouc et son filtre se sont affaissés. Le filtre à essence repose à présent, en toute discrétion sur les bornes électriques du jambonneau…. Tunnel de Lincoln, j’allume les phares, soudain dans Manhattan de la fumée envahi l’habitacle, la commande des phares fume sérieusement. Je coupe les phares, le danger s’éloigne. Les ennuis électriques perdureront jusqu’au remplacement de l’alternateur (et oui…) et de la batterie.
New-York Chicago : 1400 km que nous ferons en deux étapes essentiellement sur autoroute. Au passage une belle halte à Strasburg chez les Amish qui font revivre des trains à vapeur.
Visite de Chicago, encore une Trump Tower dans l’hyper centre. La taille des lettres sur les gratte-ciels laisse deviner l'ampleur de la mégalomanie du personnage. Bientôt nous nous retrouvons sous le panneau qui signale le début de la route 66. Pour Daniel Barraud, c’est le vrai départ du voyage.
L'Illinois est le pays de Lincoln. A Springfield, nous visitons le cimetière ou est inhumé cet ancien président. C'est aussi un lieu de mémoire ou l'on se souvient des différents conflits (WW2, Corée, Viêt-Nam etc).
Bientôt nous atteignons Saint Louis et son arche géante. Une promenade sur le Mississipi s’impose. Malgré tout, la ville n’est pas d’un grand intérêt. On voit bien que l'on descend vers le sud, les journées sont plus chaudes et les soirées souvent orageuses.
Ordre du chef, il faut suivre la 66 au maximum et éviter l'Interstate 40. Malgré tout, elle servira parfois de solution de repli pour certains attardés. Nous enchainons les petits musées, les casses, les vieux garages, les pompes à essence, les endroits insolites….
Un original, ancien navigateur de l’Air Force a consacré une partie de sa vie à recréer un village de la Route 66 avec ses maisons, sa station-service et de belles autos américaines.
Le film cars a amené un peu de vie aux épaves : les pare-brises ont maintenant des yeux !!!
Au Texas, Les Cadillac plantées à Amarillo sont décevantes. Chacun y va de son tag sur les autos qui disparaissent sous une épaisse couche de peinture. Le sol est jonché de dizaines de bombes de peintures vides, triste spectacle ! A l’autre bout de la ville il y a aussi des Coccinelles plantées !!! Petite frayeur, je marche à côté d’un serpent non identifié qui me surprend.
Nous passons à Santa-Fe puis Albuquerque où nous visitons le musée du nucléaire. On y découvre une copie des bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki, un bombardier B29 identique à Enola Gay. Une affiche vante les mérites d’une crème au radium … !!!
La route passe à présent à proximité des voies ferrées. Les trains sont nombreux, souvent il faut quatre motrices à l’avant et une ou deux à l’arrière pour entrainer quelques 150 wagons de fret. Sans doute des containers venus d’Asie.
Petite infidélité à la Route 66, nous nous dirigeons vers Las Vegas avec au passage les incontournables que sont le Grand Canyon du Colorado, Monument Valley et Brice Canyon. Nous passerons la nuit à Mexican Hat un hôtel qui nous avait accueillis quinze ans plus tôt lors de notre première traversée des Etats-Unis en Traction. L’hôtelier a conservé la plaque de rallye offerte à l’époque. Photos des équipages participants à ces deux rallyes.
Nous sommes hébergés au Trésor Island. Ici c’est le délire à l’américaine avec ses casinos géants, sa vie nocturne sans pareille. Nous avions réservés un spectacle d’acrobates du Cirque du Soleil. La qualité et le gigantisme du spectacle nous laissent sans voix. Ici on réalise des spectacles pour un public nombreux venu de la planète entière. Comme nous sommes loin de tout ce qui peut se monter par chez nous !
Nous quittons Las Vegas en direction de Seligman. Un appel téléphonique nous ramène au point de départ. Une Traction refuse de démarrer A peine sommes-nous de retour que la voiture démarre, un retour pour rien et c’est tant mieux !!!
Hackberry et son incontournable magasin-musée. Il manque la belle Corvette que l’on voit dans tous les guides de la Route 66. Le fils de la maison l’a récupérée pour son usage personnel, dommage.
Nous entrons en Californie par le désert de Mojave. Cette fois il fait vraiment chaud. Du côté d’Oatman, vers 17 heures un thermomètre affiche encore 45° celsius. Notre pulvérisateur géant se révèle d’une grande utilité. Nous aspergeons régulièrement le radiateur et nous douchons dans la foulée.
Halte à la station-service d’Amboy, le pompiste, revolver à la ceinture n’aura pas un regard pour nos autos. Nous poursuivons notre route jusqu’à la pause de midi que nous mettons à profit pour essayer de résoudre (sans succès) un problème de chauffe sur la Traction d’Henri. Cela devient inquiétant dans la mesure où nous approchons de Los-Angeles et ses bouchons. Heureusement, après une dernière zone montagneuse la température redevient agréable, le problème est réglé. Direction Santa Monica. Le panneau indiquant la fin de la Route 66 est sur la jetée. Un monde fou. Notre hôtel est à Hollywood à deux ou trois stations du fameux boulevard aux étoiles. Bientôt nous déposons les autos en vue de leurs mises en containers et profitons du reste de la journée pour visiter les studios Universal. Ici un Boeing 747 déchiqueté pour les besoins d’un film nous rappelle que notre retour est imminent….

Ce voyage nous aura montré une Amérique assez éloignée de l’image que l’on s’en fait souvent. Les paysages sont magnifiques, le dépaysement complet. Sorti des très grandes villes, nous avons découvert des campagnes assez pauvres, on y vit souvent dans un mobil-home.
Après plus de 8000 km les autos sont encore bien en forme. Voyage light en terme de pièces détachées emmenées mais il n’en fallait pas davantage. La reconnaissance par internet s’est montrée suffisante grâce au travail titanesque de Daniel Barraud. Qu’il en soit ici remercié.

Daniel Baué